Eviter le burn-out, la santé psychique au travail
Témoignage de Karin
J’ai été victime d'un sévère burn-out en 2014. Grâce à un entourage professionnel, médical et privé magnifique, j'ai récupéré et après 2 ans. J'ai pu réintégrer mon travail dans... les ressources humaines !
Au départ, j'ai consulté mon médecin généraliste pour des insomnies de plus en plus marquées. Pendant 6 mois, il m'a prescrit des somnifères de plus en plus puissants mais n'a jamais évoqué la piste d'une surcharge de travail et de responsabilité. Ce n'est qu'après une quasi tentative de suicide pendant la nuit que, tout d'un coup, il m'a dit : « Mais en fait, c'est quoi votre travail exactement ? » Ce n'est pas un mauvais médecin, il n'a juste pas compris ce qui m'arrivait. Il faut donc parler de cette maladie, afin que les professionnels de la santé y pensent plus souvent quand ils rencontrent des symptômes récalcitrants.
Pour mon retour au travail, j'ai eu l'énorme chance de travailler dans une PME dont les patrons ont compris ce que j'ai eu. A mon retour, ils ont été d'accord d'analyser notre manière de travailler et d'y apporter certains changements qui vont, j'en suis sûre, éviter d'autres accidents de parcours à nos employés, chez nous ou dans leur future vie professionnelle ailleurs.
Dans ma "vie d'avant", ma boîte mail professionnelle sonnait toute la journée. Elle me poursuivait le soir, le week-end et durant mes vacances. J'y accédais en permanence afin d'éviter d'avoir 300 messages non lus à mon retour. Maintenant, nous avons supprimé les adresses mail nominatives, remplacées par des adresses générales (secretariat@ - servicetechnique@ - administrationRH@) qui sont gérées par au moins 2 personnes.
On me disait que ça n'allait pas être possible car nous sommes une société de services... Et bien ça l'est, et ça marche nickel ! Même si l'autre personne n'a pas les compétences professionnelles pour répondre à tout pendant les absences, elle trie, elle classe, elle imprime, elle supprime et elle résume les questions importantes à la personne responsable à son retour.
Les gens ont moins l'impression d'être indispensables. Ils ont moins de pression car il n'y a pas leur nom dans l'adresse. Quand ils rentrent de vacances, ils ne perdent plus des heures à trier 80% de messages inutiles.
Nous avons complètement supprimé les accès aux mails professionnels depuis l'extérieur des bureaux. Le soir, le week-end et les vacances, en cas de véritable urgence, il reste toujours le téléphone, mais impossible d'accéder aux mails.
Avec de la bonne volonté des patrons et un peu d'organisation, nous avons réussi à installer une vie professionnelle très agréable. C'est clair qu'il y a eu certains ajustements mais nous nous retrouvons avec des collaborateurs qui communiquent mieux, nous n'entendons plus : « C'est pas moi, c'est mon collègue ».