Trouver un nouvel équilibre

Les transitions que l’on vit sur le chemin vers l’âge adulte sont des périodes d’entre-deux à la fois motivantes et inconfortables. On se découvre, on gagne en autonomie, et en même temps on peut avoir des doutes, être indécis, ressentir un grand stress ou de l’anxiété.

• On vit beaucoup d’émotions et de sentiments ambivalents. Peu à peu nous construisons les compétences nécessaires pour la vie adulte mais notre cerveau est en développement et ne nous permet pas encore d’agir aussi rationnellement que le souhaiterait notre entourage. Devant les situations et les besoins nouveaux, nous pouvons ressentir de fortes émotions, tant positives que négatives, sans toujours réussir à les réguler.
• On peut se sentir tiraillée entre des besoins contradictoires. On a par exemple besoin de liberté mais aussi de cadre pour se sécuriser ; on a besoin d’autonomie pour expérimenter mais aussi de repères sur lesquels s’appuyer pour pouvoir décider, agir ou s’adapter aux nouvelles situations.
• On doit faire de nombreux choix : une formation, un métier, une place de travail, un logement, un·e partenaire, un mode de vie, des comportements de santé (fumer ? boire de l’alcool ? faire de l’activité physique ? etc.). Devant toutes les possibilités qui s’offrent, on peut se sentir déstabilisée et vivre des doutes et de l’hésitation. On peut aussi être influencé·e par nos proches, un groupe, nos ami·e·s, les réseaux sociaux, etc. et ne pas oser choisir ce qui nous convient le mieux.

Tout cela est bien normal car notre connaissance de nous-même est encore fragile, nos compétences sont en construction et nous disposons souvent de peu d’outils pour choisir.

Les phases de changement sont nécessaires tout au long de la vie : elles nous permettent d’évoluer mais ne sont pas faciles à vivre. Durant ces phases, on peut se sentir un peu perdu·e. C’est une étape normale du changement. Lorsqu’on le comprend, on peut mieux relativiser et chercher des solutions pour aller vers un nouvel équilibre.

• Sortir de l’exigence de perfection que l’on peut avoir envers nous-même : faire de notre mieux, s’aimer, reconnaître tout ce que l’on fait déjà, se traiter comme si on était notre meilleur·e ami·e.
• Identifier chaque jour des choses positives dans notre journée et remercier pour tout ce qui va bien (gratitude). C’est important pour contrer la tendance naturelle à mettre l’accent d’abord sur le négatif.
• Se rappeler qu’un choix n’est jamais définitif : faire un choix c’est privilégier un chemin et s’y engager mais on peut le réévaluer à tout moment et adapter ou changer les engagements pris.
• Travailler la patience et la persévérance : les transitions ne se font pas d’un coup de baguette magique. Ce sont des processus qui demandent des apprentissages et des expériences. Ce qui est important, c’est de reconnaître les progrès que l’on fait, d’identifier ce que l’on a appris dans les situations rencontrées et de ne pas focaliser sur les erreurs ou ce que l’on perçoit comme un échec.
• S’entourer de personnes de confiance et s’accompagner mutuellement. Echanger sur ce que l’on vit. Partager nos préoccupations mais aussi nos ressources. S’il est difficile d’identifier quelqu’un de confiance, on peut par exemple partager sur le forum de ciao.ch ou de ontecoute.ch.
• Si on se sent perdu·e ou en difficulté, demander de l’aide à un·e proche ou à un·e professionnel·le. C’est important de ne pas rester seul·e et surtout de comprendre que rechercher de l’aide ce n’est pas être faible. Au contraire, c’est un grand signe de maturité et de compétence.
• Se faire confiance et faire confiance dans le fait qu’il y a un chemin même si on ne le voit pas encore.