Une longue route vers la vie professionnelle
Il n’y a pas de parcours type vers le monde du travail. On peut connaître de longues années d’études, des réorientations ou des périodes de chômage. On peut aussi vivre un passage plus brutal dans le monde professionnel, avec une arrivée sans grande préparation dans une réalité d’adulte faite de nombreuses responsabilités et exigences.
De manière générale, on vit quatre étapes clés dans le parcours vers le monde professionnel qui peuvent avoir un impact sur notre bien-être psychique.
Le choix de formation
C’est un moment important et plutôt positif où l’on peut valoriser nos intérêts. Mais on peut aussi avoir l’impression de « jouer notre vie » dans ce choix et de ne pas avoir le droit de se tromper. On peut se sentir en difficulté parce qu’on ne sait pas comment choisir face à plusieurs options possibles ou, au contraire, parce que les choix sont limités en raison des résultats scolaires. En discuter avec des personnes de confiance, prendre le temps de faire des stages et surtout se rappeler qu’un choix peut être réévalué, peut aider à vivre ce passage.
L’entrée en apprentissage ou en études
C’est une importante étape vers l’autonomie, souvent marquée par un grand changement : on se retrouve devant un nouvel environnement, de nouvelles exigences et un nouveau réseau d’amitiés à construire. Parfois on doit déménager hors du foyer familial et apprendre à gérer notre quotidien de manière autonome. Il faut souvent concilier études et travail alimentaire, ce qui peut entraîner de la fatigue, du stress et peser sur la qualité des apprentissages. On peut aussi ressentir une importante pression à réussir. Tout cela demande de grandes capacités d’adaptation et de solides compétences personnelles et sociales.
La fin de formation
La réussite d’une formation est un moment important. Un diplôme reconnaît le travail qu’on a fourni et valide certaines de nos compétences. C’est un événement qui mérite d’être fêté avec nos proches. On peut ressentir de la joie et du soulagement en même temps qu’une certaine anxiété : que faire ensuite ? où et comment postuler ? quel salaire ? qui voudra m’engager ? etc. On connaît parfois une période d’attente ou de chômage avant un premier emploi. Certain·e·s peuvent vivre des inégalités de traitement face à l’embauche. Ce temps intermédiaire peut servir à réaliser des projets personnels ou à faire des stages, mais il peut aussi favoriser l’apparition de doutes ou d’anxiété et influencer négativement l’estime de soi.
Le début de la vie professionnelle
C’est un moment motivant en même temps qu’exigeant et stressant. On se retrouve plongé·e dans un monde d’adultes dont on ne connaît pas les codes, souvent sans autres jeunes du même âge sur lesquels s’appuyer. On doit s’adapter au rythme professionnel (horaires, moins de vacances, productivité, etc.), apprendre à communiquer et à entrer en relation avec nos collègues tout en montrant que l’on est capable de gérer les tâches qui nous sont confiées. Il est courant de ressentir du stress et de douter de soi et de ses compétences.
De l'importance de parler et d'être soutenu·e
Lorsque nous traversons chacune de ces 4 étapes clé, il est important :
- de pouvoir échanger avec d’autres jeunes qui vivent la même chose que nous
- de trouver des personnes qui comprennent nos besoins et nos difficultés et qui peuvent nous aider à comprendre les nouveaux contextes et à trouver des bonnes façons de s’adapter
- de se rappeler que tout ne repose pas sur nos épaules ; une entreprise ou un établissement de formation a une responsabilité dans la manière de nous accueillir, de nous soutenir et de nous donner les bons outils d’intégration. Nous avons le droit de les solliciter
Il est parfois nécessaire de se faire aider par des professionnel·le·s (orientation professionnelle, plateformes de transition vers la formation ou le monde du travail, soutien aux personnes en formation, santé en entreprise, bien-être au travail, etc.).
En cas de besoin, il ne faut pas hésiter à s’adresser aux services de soutien existants.
Un rapport au travail qui se transforme
Le rapport au travail évolue et peut varier d’une génération à l’autre, ce qui peut parfois créer des tensions. En tant que jeune, le travail n’est plus vu comme une fin en soi : c’est plutôt un moyen d’être indépendant·e, de vivre selon nos valeurs, et de construire la vie souhaitée. La question du bien-être au travail devient aussi une question essentielle.
Ce qui compose ce bien-être peut varier d’une personne à l’autre mais plusieurs éléments comptent :
- un revenu suffisant, qui permet de vivre de manière indépendante et de réaliser des projets personnels.
- un équilibre entre vie privée et professionnelle, avec notamment la possibilité de travailler à temps partiel, de faire du télétravail et d’avoir des horaires flexibles si on le souhaite.
- une activité qui a du sens, avec le besoin de comprendre à quoi on sert et de pouvoir adhérer aux valeurs de l’entreprise. L’écart entre nos attentes sur le poste et la réalité du travail quotidien est un important facteur de démotivation et d’insatisfaction professionnelle.
- des relations de qualité qui permettent d’être dans le partage, la valorisation, la reconnaissance